L'été s'en est allé, l'automne est déjà là,
Les grands arbres ont perdu leurs feuilles une à une,
Le sol est tapissé comme pour un gala…
Je relève mon col et je parle à la lune.
Non il ne viendra pas sur son grand traîneau blanc,
Répandre ses cadeaux de générosité,
Du moins pas où je vis, et pas dans ma cité…
C'est très mal indiqué, il n'y a pas de plan.
Pourtant ils y croyaient les gamins de ma ville,
A ce beau Père Noël, à ce rêve éphémère,
A cette belle histoire que racontait la Mère,
Lorsqu'ils étaient enfants, ça semblait si facile.
Parce qu'ici la neige ne tombe pas du ciel,
Elle s'achète à prix d'or au trafiquant du coin.
Les immeubles trop grands cachent les arcs-en-ciel,
Les horizons d'ici ne portent jamais loin.
Ne me reprochez pas si j'évite les foules,
Et si mes larmes coulent au pied de mon sapin,
Ce soir certains n'auront pas même un bout de pain…
Mon arbre de Noël a lui aussi les boules.
Pierre Coutreau.